I
- INTRODUCTION - HISTORIQUE
On
ne peut débuter une présentation, même
sommaire, d'armement sans faire une brève allusion
au passé tant il est vrai que les techniques actuelles
ne sont que le fruit des réalisations antérieures.
Les
premières armes à feu apparurent au début
du XIVème siècle et semblent avoir été
des canons utilisés pour la première fois
en France, comme on l'a vu dans les pages "balistique,
par les Anglais à la bataille de Crécy (1346).
C'étaient de gros tubes, souvent en bronze, ouverts
à un seul bout, que l'on chargeait par la gueule.
A l'autre extrémité un petit orifice (lumière)
était percé, par lequel on communiquait le
feu à la poudre en utilisant un fer rougi ou un charbon
incandescent.
Ce
fut vraisemblablement la mèche à combustion
lente qui, utilisée comme moyen de mise à feu, permit
la création d'armes plus légères, servies
par un seul tireur dont les mains libres lui permettaient
de viser.
Une des extrémités de la mèche était
fixée à un bras, qui prit rapidement la forme
du " S " (serpentin). La rotation de ce dernier
amenait l'extrémité incandescente au contact
du bassinet contenant la poudre.
Toute
la recherche armurière s'est axée sur l'accroissement
de la précision des armes, de la fiabilité
de la mise à feu et de la cadence de tir.
A
l'origine, les armes étaient chargées par
la bouche. Outre que ce procédé était
lent, il impliquait d'utiliser des projectiles d'un diamètre
légèrement inférieur à celui
du canon. Bien que des procédés ingénieux,
permettant aux projectiles d'avoir un diamètre qui
augmentait sous la poussée de la poudre, fussent
inventés, la précision des armes était
médiocre.
• Les
évolutions
- Les rayures
Les premiers canons rayés firent
leur apparition vers 1476 (rayures hélicoïdales)
et 1498 (rayures rectilignes).
- Chargement des armes légères par la culasse
A
la même époque, on commence à voir des
armes se chargeant par la culasse. Cependant, l'étui
n'existant pas encore, le fonctionnement est hasardeux.
Puis sont créées des armes à chambres
amovibles devant être pré chargées.
- Les systèmes de mise à feu (Rouet, platine à
silex)
Le
rouet apparaît à Nürenberg vers 1517.
En frottant contre un silex, une roue crée une gerbe
d'étincelle qui enflamme la poudre.
Un peu plus tard (vers 1610), la platine à silex
dérivée de modèles antérieurs
(platine à chenapan et à miquelet) fait son
apparition. Le chien, sur lequel est fixé un morceau
de silex, dans son action, fait pivoter le " couvre
bassinet " appelé alors percuteur et enflamme
la poudre par la même occasion.
Tromblon
anglais à silex datant du 18ème siècle. |
• Les armes à percussion
Elles
font leur apparition au début du XIXème siècle.
Le choc du marteau sur du fulminate de mercure placé
à l'orifice de la lumière provoque l'inflammation
de la poudre (Révérend Fortsyth - 1793). Vient
alors l'idée d'enfermer le fulminate de mercure dans
une capsule, ancêtre de l'amorce moderne.
Le chargement par la culasse ayant fait de gros progrès,
les premières cartouches dans lesquelles est logée
l'amorce, initiée par la percussion sur une aiguille,
font leur apparition (Pauly - 1808).
Cette idée est perfectionnée par Dreyse en
1838 qui invente le premier fusil à aiguille dont
la culasse se verrouille par rotation. La cartouche est
faite d'un emballage de carton pâte contenant la balle
portant son amorce à l'arrière et la charge
de poudre. L'aiguille du fusil perfore l'arrière
de la cartouche, traverse la poudre et vient percuter l'amorce.
Cette arme présente de nombreux problèmes
(étanchéité de la culasse puisque la
cartouche est entièrement combustible, corrosion
et rupture du percuteur) qui masquent quelque peu, au début,
l'intérêt d'un tel principe. Mais l'idée
est lancée et elle va faire son chemin.
• Les armes à répétitions
Elles apparaissent dès le début
du XVIème siècle. Sont des armes à
revolver ou des armes multitubes. L'absence de système
de mise à feu fiable bloque, pour un temps, leur
essor.
Après
ce survol rapide du passé*, nos allons entrer dans
le domaine des armes récentes qui ne sont, rappelons-le
encore une fois, qu'une évolution des systèmes
que nous venons de voir.
*
Les lecteurs intéressés pourront trouver de
nombreux excellents ouvrages, richement illustrés,
sur les armes anciennes.
Le
domaine de l'armement englobe les armes et les munitions
qui sont nombreuses et variées. C'est un sujet complexe.
D'autant plus que les nomenclatures et appellations ne procèdent
pas toujours d'une démarche logique.
Nous ne disons pas cela pour décourager le novice,
mais pour l'avertir que ce n'est pas en quelques lignes
que l'on fera le tour du domaine. Par contre nous pourrons
lui donner quelques repères qui lui permettrons d'aborder
des ouvrages plus spcialisés ou des enseignements
et formations propres à l'armement et à la
balistique.
II
- LES ARMES
• Malgré
leurs différences apparentes, toutes les armes possèdent
des points communs
On
trouve sur pratiquement (ici comme ailleurs, il existe toujours
des exceptions à la règle) toutes les armes
les éléments suivants :
- Un tube: toutes les armes possèdent un
tube ouvert à une extrémité appelé
canon. Il sert de guide au projectile et permet à
la poussée des gaz de s'appliquer correctement sur
ce dernier.
- Une chambre : à l'opposé de la
partie ouverte du tube. C'est la partie la plus épaisse
du canon car c'est là que va s'exercer la plus forte
pression des gaz. Elle doit être étanche soit
en elle même, soit en synergie avec d'autres éléments
de l'arme ou de la munition.
- Une culasse mobile: qui obture la partie arrière
de la chambre lors du tir et permet le rechargement par
son ouverture. Sur les revolvers, il n'existe pas de culasse
mais un rempart.
- Une poignée: c'est par cette partie qu'on
a tient. Sur certaines armes, on peut en trouver deux. On
pourra ainsi la tenir à deux mains.
- Une queue de détente: c'est la partie
externe du mécanisme de détente. C'est sur
cette pièce que va s'exercer l'action de l'index
dans le but de provoquer le départ du coup.
- Des appareils de visée: comme leur nom
l'indique, ils permettent de prendre la visée dans
le but d'envoyer le projectile où on aimerait qu'il
aille.
On
vient de décrire les parties principales communes
aux armes de puissance modérée quelles soient
monocoups, à répétition manuelle, semi-automatiques
ou automatiques. On peut les tenir à une main voire
à deux mains lors des tirs. On les dénomme
justement : armes de poing.
Pistolet
automatique |
Revolver |
 |
 |
1 : canon - 2 : culasse mobile - 3 : poignée
- 4 : queue de détente - 5 : appareils de visée
(guidon à l'avant et cran de mire à
l'arrière) - 6 : chargeur - 7 : marteau et
chien - 8 : barillet - 9
: rempart
|
____________________
Sur
les armes plus puissantes on trouvera :
- Une crosse : qui prendra appui au défaut
de l'épaule afin d'absorber l'impulsion du recul.
On appelle ces armes des carabines ou des fusils. Les carabines
étant classiquement plus légères et
moins puissantes que les fusils.
 |
Fusil
équipé d'une lunette de tir |
Fusil
d'assaut M 16.
Calibre .223 Rem. (5,56 mm) |
 |
Les
armes (la plupart actuellement) à répétition
manuelle ou automatiques, seront équipées
de :
- un magasin ou chargeur: fixé à demeure
sur l'arme (barillet, magasin vertical ou tubulaire) ou
amovible (chargeur). Ils permettent d'accroître la
cadence de tir de l'arme en tirant plusieurs coups sans
la recharger.
____________________
Entre
les armes de poing et les armes d'épaule (fusils,
carabines) on trouve des pistolets mitrailleurs et des versions
compactes
Retour
vers le passé
 |
P.M.
Thompson.
Calibre 45 ACP (11,43 mm) |
P.M.
MP 40.
Calibre 9 mm Parabellum. |
 |
Les
" compacts " modernes
 |
Heckler
& Koch
Calibre .223 Rem. (5,56 mm) |
FN
Herstal. P 90
Calibre 5,7 x 28 mm |
 |
____________________
III
- MODE DE FONCTIONNEMENT DES ARMES - Armes à répétition manuelle. Armes
automatiques
Les
premières armes étaient des armes à
un coup. Elles n'étaient capables que de tirer un
seul coup entre chaque rechargement.
Un des facteurs de l'efficacité d'une arme est sa
cadence de tir. On a tôt fait d'adjoindre des magasins
et chargeurs afin de pouvoir tirer plus de coup entre chaque
rechargement.
L'alimentation de l'arme, qui nécessite une force
motrice, était assurée par le tireur qui usait,
en l'occurrence, de sa force musculaire (action de la main
sur la culasse, du doigt sur la queue de détente,
etc.). Ce type d'armes sont à répétition
manuelle.
Toujours dans le but d'accroître la cadence de tir,
on a inventé des mécanismes d'alimentation
utilisant une partie de l'énergie des gaz comme moyen
moteur. Ce sont les armes automatiques (tirant par rafales)
ou semi automatiques (tirant au coup par coup).
Pour
qu'une arme automatique ou semi automatique fonctionne correctement,
il faut, en particulier, respecter un certain " timing
" entre le départ du projectile et le début
du cycle d'alimentation : déverrouillage et/ ou ouverture
de la culasse. Selon le type d'arme, notamment la puissance,
on utilise la force motrice des gaz différemment.
il existe deux modes principaux :
- L'action directe des gaz : la veine gazeuse présente
dans le canon agit directement sur la culasse, par l'intermédiaire
de l'étui. Sur les armes de poing de faible puissance
(22 LR, 6,35 mm, 7,65 mm) la culasse recule sous cette force
et le cycle d'alimentation débute. Sur les armes
de poing plus puissantes, l'ensemble canon-culasse (plus
massif) recule sur une faible distance et plus lentement
afin de laisser le temps au projectile de quitter le canon.
- L'action indirecte des gaz : ce principe appelé "
à emprunt de gaz " est utilisé sur les
armes puissantes (fusils, carabines). La veine gazeuse n'agit
pas directement sur la culasse. Une partie des gaz est prise
en un point du canon, par l'intermédiaire d'un trou
évent, après que le projectile l'a dépassé.
les gaz sont dirigés à travers un tube adducteur
et viennent agir généralement sur une pièce
de manoeuvre qui déverrouillera et actionnera à
son tour la culasse.
IV
- LES MUNITIONS
Il
existe un nombre impressionnant de munitions. Leur appellation
ne suit bien souvent aucune logique. Des munitions identiques
peuvent porter des noms différents. Le calibre réel
est parfois relativement éloigné de celui
de l'appellation commerciale. Aussi nous bornerons-nous,
ici encore, à parcourir les grandes lignes et à
définir les points communs des munitions modernes.
LA
CARTOUCHE ET SES ELEMENTS
Les
divers éléments ayant pour fonction de propulser
le projectile sont encartouchés. Une cartouche moderne,
indépendamment de son calibre, se présente
selon le schéma ci-dessous :
1
: projectile - 2 : étui - 3 : poudre - 4 : amorce |
La
cartouche présentée ci-dessus est une cartouche
de fusil. La forme de son projectile et de son
étui, de même que leurs dimensions, varieront
selon l'arme à laquelle elle est destinée.
Cependant, on retrouvera toujours les mêmes constituants
de base.
Le
projectile classique est formé d'un noyau en plomb
enfermé dans un chemisage en laiton (balle full metal
jacketted). Si l'on souhaite augmenter les performances
de pénétration du projectile, on peut placer,
en son centre un insert en acier (hard core). D'autres types
de projectiles perforants existent, bien sûr.
Si
l'on souhaite, au contraire que le projectile s'arrête
plus rapidement dans la cible, on cherchera à le
faire s'expanser. A cette fin, on gardera toujours une grande
partie du chemisage en laiton afin d'avoir une bonne prise
de rayures dans le canon, mais on coupera l'extrémité
de façon à laisser le plomb nu (balle "
soft point "). Ce dernier, matériau relativement
mou, se déformera facilement. afin de faciliter cette
expansion, on pourra, en plus creuser une cavité
à son extrémité (balle " hollow
point " ou " soft hollow point ").
On
trouve, ci-dessous, quelques variantes de cartouches et
de projectiles.
Il
s'agit de cartouches destinées à être
tirées dans des revolvers (bourrelet au bas de l'étui),
le "Desert Eagle" étant le seul pistolet
automatique à être vendu dans une version capable
de tirer ces munitions. Ce sont toutes des cartouches de
.357 Magnum sauf la deuxième en partant de la gauche
qui est de calibre .38 Special (plus courte). En ce qui
concerne les projectiles, on distinguera, de la gauche vers la
droite, une tronconique (truncated), une pointe creuse (hollow
point), une chemisée à pointe plate (full
metal jacketted, flat nose), une pointe " molle "
(soft point) et une pointe creuse "molle " (soft
hollow point).
Ci-dessous,
on trouve des cartouches destinées à être
tirées dans des armes longues à répétition,
automatiques ou semi automatiques (fusils, fusils d'assaut).
On
trouve, de gauche à droite, une cartouche de 7,62
mm x 51 (.308), une cartouche de 5,56 mm x 45 (.223 Remington).
Ces deux premières cartouches sont des calibres OTAN
(NATO). La dernière cartouche, à droite, est
tirée par l'arme russe AK 74, autrement dit Automat
Kalachnikov modèle 1974,(ancien pacte de Varsovie).
Il s'agit du calibre 5,45 mm x 39.
Dans la définition
de ces calibres, le premier chiffre représente le
diamètre du projectile, le second la longueur de l'étui.
|